Le pied rivé au sol il regardait passer les flots
Et le voilà maintenant ballotté par les eaux
Pourtant il en avait vu défiler des sujets branchus
Emportés au loin par de violentes crues
Mais ils n'étaient pas de son bord
Et il se croyait épargné par le sort
Au fil des ans, il était monté si haut
Et le monde lui paraissait si beau
Il n'a pas vu le danger se rapprocher
La bête vorace à ses pieds se couler
Frissonnant de plaisir dans les hautes sphères
Ne voyant plus ce qu'était devenue sa terre
Il est là, maintenant, couché sur le flanc
Et son ombre s'est noyée dans le courant...
Et il est resté dans son lit
Il n'est pas sorti cette nuit
Mais les riverains avaient mis les planches
De son côté il faut mettre toutes les chances
Pour ne pas avoir les pieds mouillés
Même si le bassin écrêteur fait son effet...
Fini pour moi de courir à perdre haleine
Mais ne riez pas comme des baleines !
Surtout n'invoquez pas la bonne hygiène...
Quant à compter les pelotes de laine
Ce n'est nullement de votre domaine !
J'admets que j'ai une drôle de dégaine
Et que je relève un peu du phénomène
Et si vous en preniez de la graine
Vous que le froid, en cette période, malmène...
Certes, je vis dans un coin de l'Aquitaine
Mais je ne descendrai pas dans l'arène
Pour m'exposer à la raillerie contemporaine...
A-t-il voulu le tirer de son immobilité
Ou son indifférence l'a-t-elle marqué
A moins que sa blancheur immaculée
Ne l'ait en ce jour gris interpellé
Toujours est-il qu'il l'a arrosé...
Mais faut-il l'en blâmer ?
Je n'en crois pas mes oreilles
Elle est née cette petite merveille !
-Mais quand arrêteras-tu de faire l'âne
Elle ne s'appelle pas Albane !
Je te l'ai dit plus de cent fois
Ils sont tous fous de joie
Elle se prénomme Ambre
Et elle n'est pas née en décembre
Mais ce mardi 14 janvier
Et c'est la petite-fille de celui qui va à pied...
Sur le chemin gris de l'hiver
Une belle fleur de lumière
Qui éclate sous les yeux
Du promeneur heureux
Et interroge son regard
Surpris par ce curieux hasard...
Pourquoi chercher Midi à quatorze heures
Il est si beau à toute heure !
Il est toujours à l'antenne
Et si majestueux depuis la plaine
Certains même n'ont d'yeux que pour lui
Surtout lorsque sous le soleil il luit !
Et l'on peut y voir plein d'étoiles
Dans ce ciel immense qu'il dévoile...
Maintenant, il y a tellement de chaînes
Qui, jour après jour, nous enchaînent
Que l'on se plaît à regretter les vieilles chaînes
Qui déchaînaient peut-être moins de haine...
On se demande où tout cela nous entraîne
Avec toujours les mêmes vieilles rengaines
Qui sèment à loisir les mauvaises graines.
Et cette image qui se veut souveraine
Pour une vision à la petite semaine.
On en aurait parfois la migraine.
Et si on les mettait en quarantaine
Pour puiser à une autre fontaine...
Elève appliqué(e), devant le cahier de la nouvelle année
La plume levée, vous n'osez encor tracer le premier trait
Sur la première page à la blancheur immaculée
De peur peut-être de vous tromper...
Puissiez-vous parvenir à résoudre tous les problèmes
Même ceux que personne n'aime...
Puissiez-vous réaliser tous vos plus beaux desseins
Quitte à être un peu magicien..
Puissiez-vous en conjuguant bien vos efforts
A toutes les personnes faire un heureux sort...
Puissiez-vous sans peine trouver le complément d'objet
Qui fera de vous, en toute circonstance, un heureux sujet...
Puissiez-vous retenir de votre propre histoire,
Quelques grandes dates à mettre aussitôt en mémoire...
Puissiez-vous repérer au milieu de l'océan de la vie
Quelque île au délicieux goût de paradis...
Puissiez-vous des choses tirer la leçon
Pour progresser à votre façon...
Puissiez-vous effectuer des opérations sans retenue
En mettant quelquefois votre coeur à nu...
Puissiez-vous savoir tirer un trait
Pour que la vie garde encor son attrait...
Puissiez-vous apprendre à lire entre les lignes
Et découvrir de nouveaux messages, de nouveaux signes...
Allez ! il est temps de commencer sans hâte
Et n'oubliez pas de mettre la date !
Bonne année !
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