SARIMAKOI

Serais-je devenu une ombre
Dans ce monde qui, jour après jour, sombre
Dans un océan d'incertitudes plutôt sombres ?
Un monde gouverné par la folie des nombres
Qui s'affichent ici et là sur les écrans sombres
Tandis qu'autour de fumantes décombres
S'agitent dans la nuit de jeunes ombres.
J'avance dans ce tunnel un peu sombre
Ombre parmi les ombres
Espérant parvenir sans encombre
Avec mon chien qui me suit comme mon ombre
Au delà de ce passage à l'ombre
Traversé par des rayons sans nombre...

Alors que sous d'autres cieux les flots se déchaînent
Et dans leurs sombres tourbillons des malheureux entraînent
Plongez votre regard dans cette onde transparente
Et glissez lentement sur la bonne pente
Ou juché sur le dos de ce mystérieux animal pétrifié
Laissez votre imagination simplement dériver...

A l'ombre du vieux cerisier
Ou sur la terrasse ombragée
Elle vous tend ses bras
Sans autre forme de débat
Sa toile épouse parfaitement votre corps
Et vous offre un heureux sort
Difficile ensuite de rebondir
A trop ainsi vous alanguir
Rien à voir avec la dure assise
De ses compagnes sur lesquelles on mise
Pour rester bien éveillé et attentif
Quand le travail demande un être actif
Elle arbore souvent de larges rayures
Posée là au milieu de la verdure
Et si elle vous semble un rien fatiguée
Le repos est toujours de qualité
Elle est restée longtemps de bois
Cédant parfois au métal plus froid
Embarqué pour un peu de cabotage
Au coeur d'un après-midi sans nuages
Ou sombrant pour la longue traversée
D'un océan de repos dans les bras de Morphée
Un souffle de paresse gonflera la toile
Qui vous emportera sans déboires
A moins que quelque pirate
Ne vous tombe brusquement sur la rate...
C'est un des plaisirs de l'été
Qu'il convient de savoir savourer.

Cheminant dans les sous-bois par des sentiers escarpés
Encore une fois, mes pas m'ont conduit au sommet
Où dans des temps fort anciens fut édifiée
Galet après galet, cette chapelle à la Vierge dédiée
Elle semble regarder la plaine qui déroule à ses pieds
Ses petits villages comme les grains d'un chapelet
Les carrés bien dessinés des champs de maïs et les prés
Le gave au loin qui serpente entre les arbres caché
Autrefois, les pélerins affluaient par cars entiers
Maintenant, ils se montrent plus discrets
Mais le lieu est toujours fréquenté
Par tous les amoureux de la tranquillité T
Tous ceux qui viennent contempler  la chaîne des Pyrénées
Sous leurs yeux émerveillés longuement déployée...